Arnaud Ducret revient nous parler après 5 années passées loin de son premier amour : le public qui lui a tant manqué.
Après avoir exploré avec succès le cinéma et la télévision, Arnaud Ducret fait son retour sur scène avec son nouveau one man show : « That’s life ».
C’est l’occasion pour lui de passer en revue, avec son énergie et son humour ravageur, toutes les étapes de sa vie qui l’ont amené à être le fils, l’homme, le comédien, le papa et le mari qu’il est devenu… Voir même le grand-père qu’il deviendra…
Arnaud Ducret dresse un autoportrait familial irrésistiblement drôle avec sa galerie de personnages touchants et délirants librement inspirés de son entourage. Ce spectacle est une ode à la vie, à la famille, à l’amour et surtout à l’humour.
Il faut profiter de chaque instant, rire et savourer la vie : « THAT’S LIFE » !!
Bonjour Arnaud. Merci de nous accorder cet entretien dans votre emploi du temps très chargé. Vous êtes en tournée dans toute la France avec votre dernier spectacle « That’s Life », vous serez notamment à Carcassonne et à Toulouse. Vous pouvez nous en parler ?
C’est un spectacle d’humour où je parle du temps qui passe. Je suis arrivé à Paris il y a 25 ans, j’étais tout seul, maintenant j’ai une famille recomposée, une femme prof de pôle dance, des triplés dans ma vie, j’ai mon fils, j’ai doublé des pornos quand j’étais jeune pour payer mes cours et j’en fais un sketch… Voilà, j’emmène les gens dans mes histoires pendant 1h45, avec énormément d’énergie, de bruitages, je fais tout moi-même, du chant, de la danse. C’est 1h45 où vous oubliez votre quotidien et je suis là pour amuser les gens.
Une heure quarante-cinq, avec toute cette énergie ce n’est pas rien…
C’est à peu près ce que l’on fait tous je pense, 1h45 c’est bien déjà. C’est le maximum, après les gens ont besoin de sortir. Là ils sont bien.
Et le titre « That’s life » ?
That’s life…la vie…voilà… De part mes personnages je me suis vite rendu compte que c’est la vie… Des gens que vous rencontrez, tout le monde a rencontré un Gérard dans sa vie, là c’est mon oncle Gérard à mon mariage, ça a été le choc des cultures. Bon ben tout le monde a rencontré un Gérard, voilà. C’est aussi moi dans une maison de retraite. Je pense que je ne voudrais pas que la vie passe trop vite et je ne voudrais pas finir ma vie seul, donc qu’est-ce que je ferais si j’étais dans une maison de retraite. J’ai enregistré mon fils aussi, mon fils me parle pendant un sketch , j’ai une conversation avec lui d’homme à petit mec : c’est la vie quoi !
On est dans un spectacle plus personnel par rapport à vos anciens spectacles ?
Je parlais déjà un peu de ce que j’étais dans l’autre, mais oui là je suis un peu plus parti de ce qu’était ma vie pour arriver à ce spectacle effectivement. Avec tout ce qu’il s’est passé depuis.
La scène, ça faisait 5 ans que vous n’y étiez pas revenu…
Oui même 6 ans au début de celui – ci.
Il y avait de l’appréhension, ou plutôt de l’excitation pour ce retour ? Ou les 2 ?
Les 2. On se demande pourquoi on y va ! Et quand on y est…on sait pourquoi on y est. Et on a envie d’y retourner. C’est un frisson qui part des pieds jusque dans la nuque quand on entend les gens rigoler aux vannes que l’on a écrites il y a quelques mois dans le bureau. Tout d’un coup c’est jouissif d’entendre les gens rire de vos bêtises.
Vous l’avez à nouveau écrit avec Tom Villa ?
Oui c’est ça. On a co-écrit le spectacle ensemble, c’est un super mec qui a beaucoup de talent, avec une belle vision du spectacle, donc c’est cool.
Ça se passe comment quand vous écrivez avec Tom Villa ?
J’ai tendance à me mettre debout, à jouer une situation et à chercher… Puis c’est un jeu de ping-pong en fait, donc lui va m’aider à progresser sur un sketch parce qu’il va trouver la charpente et moi je vais me lancer dedans… Puis d’un coup c’est moi qui parle de mon idée, « je veux ça »… C’est un vrai travail d’équipe.
Vos premiers rôles au cinéma et à la télé c’était en 2008, vous aviez 30 ans. Mais avant ça, vous faisiez quoi ? Vous avez toujours voulu être comédien, être dans le spectacle ?
Oui j’ai toujours voulu ça. A 12 ans j’avais un copain qui avait une pizzeria et je jouais des sketches d’Albert Dupontel, gratuitement pour les gens. J’ai toujours voulu faire du spectacle, toujours voulu faire du cinéma, parce qu’il n’y a pas de différence entre humoriste et comédien, c’est exactement , pour moi, la même chose.
Je suis entièrement d’accord, mais ce n’est pas toujours évident, on ne vous facilite souvent pas la tâche. Pourtant vous arrivez bien à évoluer autant dans un exercice que dans l’autre.
Oui c’est vrai mais j’ai eu la chance d’avoir des producteurs, des réalisateurs qui voient autre chose qu’un humoriste dans ce que je fais, donc c’est une chance incroyable. Je ne boude pas mon plaisir c’est sûr.
Vous avez fait du gospel, chanté pour la troupe de Enfoirés…vous pourriez envisager aussi la chanson ?
Non non, j’ai trop de respect pour les grands chanteurs (rires), pour me mettre à la chanson. Mais en tout cas, oui, j’aime chanter. Si je pouvais monter une belle comédie musicale genre « Chicago », ce genre de chose, c’est un truc qui me plairait oui. Mais pour l’instant je me concentre sur le spectacle et le cinéma, ce sera déjà déjà pas mal.
Si vous deviez donner les 5 dates marquantes de votre carrière, soit celles qui sont importantes, soit celles qui ont fait prendre un tournant à votre carrière, quelles seraient-elles ?
Je n’ai pas les dates exactes, mais déjà « Les Profs », premier succès cinématographique, la 2eme je dirais que c’est ma rencontre avec Arthur. J’ai fait « Vendredi Tout Est Permis » qui m’a énormément aidé sur mon spectacle. Ensuite ça a été « Parents, Mode d’emploi », qui a été un tremplin incroyable en tant que comédien. Déjà ça fait 3…
On va mettre Les Enfoirés aussi. Il y a deux ans.
Comment s’est passée votre arrivée d’ailleurs ?
Ça s’est super bien passé. Patrick Fiori a été hyper gentil. Je me suis retrouvé avec des gens qui ont beaucoup de talent, bienveillants et qui m’ont aidé à me détendre au sein de toute l’équipe des Enfoirés et j’ai trouvé ma place, je pense. Je m’amuse beaucoup et c’est un vrai kiff d’une semaine les Enfoirés.
D’autant qu’à votre première participation c’était sans public.
Oui, c’est ça. Et celle de cette année avec le public. Alors oui c’était génial, mon copain Mickael Youn n’arrêtait pas de le me dire… « tu verras… ». On peut mettre « Divorce Club » d’ailleurs dans les dates parce que c’est un des films dont je suis le plus fier, et en plus ma femme participe également au film. Et la dernière, j’ai une autre date, c’est le film « Le Visiteur du Futur ». Pourquoi ? Parce que déjà le film est de très bonne qualité, je suis très content et en plus de ça, mon fils joue dedans. Voilà.
Vous avez travaillé avec votre femme, vous avez pu faire jouer votre fils… Vous aimez pouvoir les intégrer et partager ?
Oui. Bon ma femme c’est son métier, mais mon fils, il en avait envie. En plus « Le visiteur du futur » c’est de la science-fiction et c’était un terrain de jeu, pour lui, qui était assez drôle. Mais surtout je voulais lui montrer ce que c’était de tourner un film. Parce qu’à chaque fois, il voit papa qui va jouer, qui tourne un film, il voit que tout le monde se marre, que c’est drôle, qu’on s’amuse mais on travaille beaucoup aussi. Là il a vu qu’on devait se lever à 6h30, qu’il fallait répéter 40 000 fois le même passage, beaucoup attendre et là il a dit « waow » « ok d’accord ». Il a compris que c’était un vrai travail, il en est conscient
Votre femme elle, était dans le show des Enfoirés.
Oui c’est Anne Marcassus, qui dirige les Enfoirés, qui l’a voulu et qui a demandé qu’elle fasse un passage de Pôle Dance et c’était très très bien ! J’ai regardé et c’était vraiment chouette.
C’est bien de partager cela en plus du reste ?
Oui, moi je suis toujours parti, tout seul, donc quand je peux emmener ma femme, ou comme là ce week-end mon fils, qui me rejoint sur la tournée à Monaco, c’est super qu’il puissent me rejoindre je suis très content.
Le spectacle a démarré en province, avant de passer à Paris.
C’est toujours comme ça. Vous démarrez en province vous travaillez, vous le rodez, vous l’améliorez puis vous revenez à Paris où vous faites venir toute la presse, les télés pour qu’il soit diffusé après. Puis vous repartez en province et les gens, avec tout le travail que vous avez fait à Paris, savent que vous arrivez avec votre spectacle.
Comment se passe la tournée ?
J’ai joué à la Gaité-Montparnasse puis je suis partie un an en tournée. On a retravaillé le spectacle, jusqu’il y a encore deux jours… Ça se passe bien, oui, j’ai trouvé de nouvelles idées, donc là on a vraiment un spectacle de qualité.
Quels sont les projets à venir ? C’est de se concentrer sur le spectacle ?
Oui le spectacle, avec une diffusion en direct le 19 avril sur TMC. Puis en 2024 sur TF1 sera diffusée « Mercato », une série policière d’action avec Manon Azem.
Donc on continue l’alternance entre les deux exercices.
Voilà exactement.
Est-ce que vous envisagez de réaliser un jour ?
Oui carrément, j’en très envie. J’aime jouer, mais j’aime aussi les gens, les mettre en valeur, mettre en scène, j’ai des idées….donc oui c’est dans ma tête et j’aimerais beaucoup faire ça.
Donc une prochaine étape ?
C’est ça.
Quels sont les comédiens / comédiennes qui vous ont donné envie, que vous admirez… ?
Oh il y en a plein…. Virginie Efira, Karine Viard, Alix Poisson, Isabelle Nanty, Jean Dujardin, Jack Nicholson, Denzel Whashingon, Gilles Lellouche qui s’étoffe de plus en plus au fil des années…, Francois-Xavier Demaison… Il y en a tellement…
Maintenant je vais vous poser une question que je pose toujours à la fin des des interviews, vous qui en faites beaucoup, quelle est la question que l’on ne vous pose jamais et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
« Est-ce que vous êtes content d’être là où vous êtes ? », et je vous répondrais « oui bien sûr ! ». Et souvent on me demande si ça correspond à ce dont je rêvais gamin, et c’est le cas donc je suis très heureux.
