Le jeune réalisateur Pierre Godeau porte à l’écran la relation de Jean, directeur pénitentiaire, et de la détenue Anna, du « gang des barbares ».
Adapté du livre de Florent Gonçalves « Défense d’aimer« , Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos interprètent ces deux personnages renommés pour le film.

Ça parle de quoi ? 

Jean (Guillaume Gallienne) est le directeur d’une prison en région parisienne. Anna (Adèle Exarchopoulos) y débarque, détenue dans une affaire de meurtre et en attente d’un proche procès. Marié, père de famille, Jean va remarquer la nouvelle venue, s’intéresser à elle, tandis que la jeune femme développe à son égard un désir tournant progressivement à l’obsession.Enfermée, Anna ne peut échapper aux approches de Jean. Mais le rapport de pouvoir s’inverse à la lumière du risque pris par le directeur, et du doute légitime quant aux vraies motivations de la belle.

L’opinion de La Luciole

Pour son deuxième long métrage Pierre Godeau a choisi d’adapter cette histoire vraie, racontant l’histoire d’un directeur de prison qui bazarde sa vie pour une détenue.

La trame de l’histoire et les deux acteurs principaux sont une jolie promesse pour un grand film. Et le pari est tenu. Des le début du film, Adèle Exarchopoulos est troublante d’émotion. Tout dans son regard incarne le doute, la solitude, la perdition. La rencontre avec Jean, ce directeur de prison, m’a donné des frissons. Ce regard échangé, ces non dits. Guillaume Gallienne a un charisme incroyable. Je n’aurai pas parié beaucoup sur ce duo d’acteurs, tant les caractères et les rôles qu’ils ont pu incarner auparavant sont opposés. Et pourtant la magie prend, et ils incarnent le film avec brio. 

Le rapport à Phèdre, tout au long du film, est très bien choisi. « A t’on le droit d’aimer quand c’est interdit ? », « Décide t’on de tomber amoureux ? », autant de questions que l’on s’est tous un jour posé dans notre vie. 

On en apprend beaucoup sur les conditions de détention des femmes dans les prisons, les bons et les mauvais moments, la complicité qui s’installe entre les détenues. Mais aussi la sexualité, les « bébés parloirs », ou encore comment réussir à être séduisante et à rester féminine derrière les barreaux.

C’est un très beau film, qui nous prend des les premières minutes, où l’on s’attache immédiatement à ces deux personnages. Ces deux amants passionnés que tout oppose, et qui vont franchir les limites des règles, de la morale et des rumeurs. A voir absolument tant pour sa réalisation que pour ses deux acteurs principaux.

Actuellement en salles.