ERA, le groupe mythique des années 2000, est de retour avec un spectacle extraordinaire, véritable voyage musical hors du temps, porté par son créateur Eric Lévi et ses 30 chanteurs et musiciens.

ERA a vendu plus de 12 millions d’albums à travers le monde et n’avait à ce jour jamais donné de concert en Europe. Suite à l’immense du début de cette tournée, ERA sera à nouveau sur les routes de France en novembre et décembre 2022. Le concert passera à Toulouse le 18 décembre, et son créateur, Eric Lévi, nous en parle.

 

Bonjour Eric. On connait les albums d’ERA vendus à des millions d’exemplaires depuis 1996, pouvez-vous nous parler du concert, et de la tournée qui démarrent bientôt ?

Alors déjà je pense que beaucoup de gens ne savaient pas à quoi s’attendre en venant voir le concert. Parce que d’abord c’est la première tournée, et puis Era c’est un projet un peu particulier à l’origine, avec des shows et des vidéos qui se tournaient dans des châteaux, avec des décors et une ambiance un peu mystique. Et sur scène on est 30, ça fait beaucoup de monde mais ça permet de reproduire un peu ce qu’il y a sur les albums. 30 personnes dont 20 chanteurs et choristes et une dizaine de musiciens. Ça ressemble assez à un opéra en fait. Mais même pas un opéra rock, je dirais plutôt un véritable opéra hard-rock. Dans la mesure où…la chorale par exemple : moi toute ma vie j’ai vu des concerts avec des chorales, elles sont posées sur un rang, elles ne bougent pas et il y a un côté vieillot. Donc moi je voulais qu’ils se déplacent. Les 16 choristes n’arrêtent pas de se mettre dans des configurations différentes, des positions différentes, ce qui fait que ça ressemble assez à un opéra. Les chanteurs à l’opéra bougent, se déplacent…et il y a ce côté-là. Il y a beaucoup de couleurs, de lumières, le fait que l’on soit 30 permet de faire beaucoup de bruit, de son, mais par moments nous ne sommes que 4 sur scène, ou 8. C’est tout le temps en évolution donc c’est bien parce que ça permet de passer de moments épiques à des moments plus romantiques. Ça va du romantisme au hard rock.

Et votre place à vous sur scène ?

Je ne saurais pas vraiment vous dire… Je dirige un peu le truc (rires), mais au moment du concert je suis entouré de 29 personnes qui ont énormément de talent et qui ont tous un rôle important sur scène. Mais effectivement c’est moi qui m’adresse au public, par logique, par défaut…

…parce qu’au départ c’était votre projet.

Oui. Au départ c’était même mon nom d’artiste, mon pseudonyme Era. J’avais pris ce pseudonyme et les gens pensaient peut-être que c’était un groupe. Vu qu’en plus on a eu zéro communication de la presse, de la radio, les gens ne savaient pas… Mais ça c’était un choix au commencement aussi.

Parce que ça entretenait un peu le côté mystérieux ?

C’est surtout que moi je suis musicien, je ne suis ni acteur ni chanteur donc je n’ai pas la personnalité pour être propulsé en avant, être sous les projecteurs, donc dès le départ j’avais choisi de ne pas avoir ma photo sur l’album, de trouver un logo dans un univers comme ça, « médiéval / héroïc fantasy » et ça a très bien marché ainsi.

Oui parce que rappelons le, à l’origine ce n’est pas un groupe, c’est vous seul.

Oui les albums je les ai fait seul, mais on a tendance à plus associer ça a un groupe puisqu’on entend des chants etc… Mais c’est vrai que sur scène je n’allais pas jouer ça seul, donc pour la scène j’ai monté un groupe.

A propos de cela, il y a différents styles musicaux parmi les personnes sur scène, des artistes de différentes nationalités…

Oui. Parmi les 4 chanteurs j’ai 2 chanteurs issus du classique, un ténor et une soprano, et 2 chanteurs issus du métal symphonique, donc les 4 ont tous de très belles voix, c est le mélange du métal et du classique, et ça se passe très bien. Ce sont un peu les basiques d’Era si vous voulez, c’est un peu mélangé c’est vrai. Alors évidemment on ne trouve pas tout le monde devant sa porte ! (Rires) Sur les 4 chanteurs j’en ai 3 qui sont d’Italie dont une fille qui vient de Russie avec un passeport Canadien, le ténor qui vient de d’Australie mais au départ il est né en Inde, , c’est un puzzle… Bon ce n’est pas ça qui fait forcément la valeur du groupe, mais c’est un puzzle dans le sens ou c’est difficile de trouver les personnalités. Déjà sur le plan humain c’est important de trouver les bonnes personnes.

Et le concert n’a pas été difficile à monter, avec des personnes qui viennent d’univers différents ?

Non. Je dirais que si vous trouvez les bonnes personnes, après c’est la partie un peu facile. Ils sont réceptifs. Non, vraiment,  il y a pire dans la vie que de monter un concert avec une telle équipe, on ne va pas se plaindre.

 

Alors même si je connaissais les albums d’ERA, en m’y intéressant de plus près, une chose m’a intrigué, j’ai découvert que vous y avez mis une langue inventée, imaginaire…

Oui parce qu’au départ je voulais que la musique soit le seul véhicule pour les auditeurs, que les paroles ne viennent pas corrompre les émotions de la musique. Donc c’est vrai que ça donne ce côté un peu universel à la musique, le fait de ne pas avoir de langage, de texte à comprendre. La partie chorale est sur ce texte inventé, et quand il y a des parties en anglais c’est un peu sur le thème de Faust, le bien contre le mal, qui sont des thèmes de prédilection. Donc ça marche.

Mais n’est-ce pas difficile à travailler pour les artistes, cette langue inventée ?

Les textes ? Ah si c’est très difficile ! En fait c’est une bonne question, parce que, même s’ils mémorisent bien, les gars, ils leur a fallu deux mois rien que pour apprendre les textes. Parce que c’est un enfer en fait. Quand on chante un langage inventé qui peut a priori n’avoir aucun sens c’est un peu …compliqué.

Oui, parce que si on apprend de l’allemand, de l’italien même sans parler cette langue on peut se raccrocher à certains mots…

Oui effectivement. Mais là ils rentrent dans un système à eux pour y parvenir, mais ça prend du temps. Ils m’ont dit qu’en général, à chacun, ça leur a pris environ deux mois, mais à force ça se met à rentrer. Ils m’ont impressionné, parce que je les voyais sur scène et je me disais « c’est incroyable, comment peuvent-ils se rappeler de tout ça ? ». Moi-même je ne m’en rappelle pas (rires) Non mais c’est vrai en plus, je ne sais pas comment ils font… Donc j’ai beaucoup d’admiration pour eux, oui.

On le sait vous êtes venus du hard rock, (avec le groupe Shakin’ Street) vers ce côté opéra. Vous y faites beaucoup référence. Mais si on a tendance à les opposer, ce ne sont peut-être pas des styles si éloignés ?

Non effectivement c’est très proche, c’est pour ça que je dis hard rock et pas rock. Parce que dans le hard-rock si on parle de Deep Purple, Led Zeppelin ou Black Sabbath, on parle de chanteurs à voix qui ont de très belles voix. Dans le rock on a des tas de grands chanteurs bien sûr comme, par exemple Mick Jagger, mais on ne parle pas de chanteurs « à voix ». C’est un immense showman avec une très belle voix, mais pas un chateur « à voix », un chanteur d’opéra, de grands airs. Alors que dans le métal, regardez tous les chanteurs connus, Robert Plant (Led Zeppelin), Ronnie James Dio dans Black Sabbath, ce sont des chanteurs immenses, des chanteurs a voix qui peuvent chanter des grands airs. Donc entre le métal symphonique, le hard rock et le côté un peu classique il y a une passerelle qui est un peu évidente, en tout cas pour moi. Il y a un rapport direct. Beethoven serait né en 2012, il aurait peut-être monté un groupe de métal symphonique ! Parce que dans le métal…il y a le métal où les gens hurlent dans le micro et le métal symphonique … Alors soit ils ont le look et ils chantent très mal, soit ils ont le look et chantent très très bien et j’ai eu la chance d’en trouver deux comme ça !

Quels sont vos projets à vous ?

Alors ma vie c’est un peu Era, c’est un peu toute ma vie depuis quelques années. Et mon projet c’est de continuer à le développer. Mon producteur, Live Nation, nous a signé au départ parce que comme j’ai eu la chance de vendre pas mal de disques dans pas mal de pays, leur but est de nous faire tourner un peu partout. Donc déjà ça, ça va prendre un peu de temps. En plus avec l’arrêt de 3 ans à cause de la pandémie on a pris du retard sur ce qui était prévu. Le jour où l’on s’est arrêté par exemple, une partie de l’équipe technique avait déjà atterri à Moscou. On devait jouer à Moscou et St Petersburg. Et on n’a pas rejoué, du tout, depuis. On avait des concerts de prévus en Allemagne, en Italie, tout ça commençait à se mettre en place mais… Donc là, les producteurs sont repartis à zéro. Bon la Russie je ne vous en parle même pas… on n’est pas prêt d’y retourner. Et j’en suis triste. Parce que le public, la majorité des gens là-bas, subissent cette situation. Et je pense que la plupart des gens, de la jeunesse russe n’est pas forcément solidaire de ce qu’il s’y passe…

Pour terminer, cette question que je pose à chaque artiste : vous répondez à beaucoup d’interviews, beaucoup de questions reviennent, mais quelle est la question que l’on ne vous pose jamais ou que l’on ne pense pas à vous poser et à laquelle vous aimeriez répondre ?

Non justement, vous seule avez évoqué le fait que ce soit difficile d’apprendre tous les morceaux dans cette langue inventée, et c’était intéressant.

Une question que j’aurai aimé qu’on me pose ? Celles qui étaient là !

C’est une bonne question mais je peux vous répondre « non » finalement ? (Rires) Parce que j’ai la chance que les journalistes préparent bien leur sujet d’une manière générale, et personne ne me pose de question aberrante donc ça va c’est intéressant.

Merci à Eric Lévi pour cet entretien.

(Entretien réalisé par Karine)

20 ans après le triomphe de son premier album, ERA se prépare à vous éblouir à nouveau avec un spectacle incroyable qui vous plongera dans un univers fascinant du groupe où la puissance et la beauté des voix se mélangent à merveille dans un décor médiéval /héroïc fantasy.

Le 18 décembre 2022 à 19h au Zénith de Toulouse

 

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