Après C8, France Inter, TF1 et France 2, Tom Villa monte sur scène. Le comédien et chroniqueur a enfilé son smoking pour une cérémonie de remise de prix bien personnelle : de l’écologie aux médias, des réseaux sociaux au racisme, des gilets jaunes aux mariages à thèmes, de la chirurgie esthétique aux Religions, Tom nous raconte la société avec humour en ne se moquant que d’une seule personne avant tout : lui-même.
Écrit par Tom Villa et mis en scène par Édouard Pluvieux
À l’occasion de son passage à La Comédie de Toulouse le samedi 07 novembre 2020, il a accepté de se confier à nous.
Bonjour Tom, merci pour cette interview.
En cette période, nous sommes très heureux que votre venue soit maintenue et que vous ayez pu trouver un moyen de vous adapter aux dernières annonces sanitaires.
Alors que la mode est plutôt au stand-up dans sa version classique, comment est né ce spectacle et comment vous est venue l’idée d’habiller ce spectacle, et vous-même par la même occasion, avec cette remise de prix ?
Il y avait 2 options, c’est vrai que le stand up n’a fait que monter, et c’est tant mieux, depuis le Djamel Comedy Club, donc la question était « comment se démarquer de tout ça ? ».
C’est vrai que moi j’aime bien m’habiller sur scène, mettre un costume, et là le costume c’était très agréable. Et l’autre chose c’est que comme il y avait plein de sujets que je voulais aborder dans le spectacle, on se dit « comment je vais passer de l’écologie aux religions en passant par les médias…? » Et c’est mon metteur en scène, Edouard Pluvieux, qui m’avait vu sur une scène où j’étais en smoking, qui m’a dit « tu vas faire ça, tu vas faire une cérémonie de remise de prix ». Pour, à la fois trouver un fil rouge original et différent des autres, et vu qu’on va tout mettre dans des catégories, ce sera normal de passer d’un sujet à l’autre.
Est-ce qu’il est plus facile d’aborder tous les sujets quand on interprète un personnage ?
On a fait ça sous cette forme là parce qu’effectivement dans le cadre d’une cérémonie, ça nous permet un peu de tailler des costards. Et arriver en jean baskets sur scène ce n’est pas…
Moi j’aime être bien habillé, et si ça nous permettait de nous démarquer il y a aussi le fait que le costume est un costume. Même si ce n’est pas un problème très grave, il est vrai que j’ai une tête un peu lisse, un peu gendre idéal, être en costume ça permet d’aller un peu plus loin, de taquiner un peu plus, d’être plus incisif et piquant.
On dit beaucoup que dans le domaine artistique, on se voit vite coller une étiquette et qu’il est difficile de passer d’une activité à une autre. Vous êtes la preuve que non, passant de l’écriture à l’animation tv, de la fiction à la scène… Est-ce que ça a été facile de passer d’une activité à une autre ?
Je ne sais pas… ou alors je ne l’ai pas sû (rires). Sûrement que ça a du arriver mais moi je ne l’ai pas ressenti. Le tout ce n’est pas de faire des choses différentes, c’est de faire des choses différentes mais cohérentes, et de garder une petite ligne directrice. Ça c’est assez important.
Il ne faut pas accepter tout et n’importe quoi. Disons que je pense que dans toutes mes activités il y a à chaque fois une cohérence, Thierry Ardisson et France Inter c’est pas vraiment éloigné, Munch... je pense que c’est assez cohérent aussi. Demain vous n’allez pas me retrouver à animer une émission sur le cerf-volant… (rires). En plus je pense qu’aujourd’hui c’est encore plus facile qu’il y a 20 ans de changer de case.
Parmi ce que vous n’avez pas encore fait, qu’est-ce qui vous attire le plus ?
Oh il y a 2/3 trucs que je n’ai pas fait encore (rires) . Dans ce que je n’ai pas fait, je ne sais pas vraiment, mais dans les choses que j’ai très envie de creuser dans les semaines, mois, années à venir c’est la fiction. Ca fait 4/5 ans que j’ai commencé avec Munch, aux côtés de Isabelle Nanty et Lucien Jean-Baptiste, et j’ai fait quelques autres apparitions, alors oui c’est vraiment un truc qui m’excite et qui me fait envie : la fiction.
Dans les choses à venir, vous avez un projet digital sur France TV. Est-ce que c’est le moyen de parer aux difficultés actuelles et de jouer autrement ?
Non c’est surtout que c’est du contenu et qu’au lieu d’être diffusé à un horaire fixe, c’est un replay en quelque sorte. Si aujourd’hui vous loupez Koh Lanta parce que vous avez quelque chose de prévu le vendredi soir, vous allez pouvoir le regarder au moment où vous le voulez sans vous dire que vous avez loupé le début.
Ça va arriver sur France TV ça s’appelle le « Ring Comedy Club » : 2 équipes de 3 humoristes qui vont s’affronter à coup de vannes uniquement, ça va être de la punch line sur des thèmes, des sujets, des épreuves imposées. Et puis il y a l’humeur globale, ils vont se tailler entre eux.
On a déjà enregistré 10 émissions et c’est génial. Elles étaient toutes top mais il y en a une entre autres avec d’un côté Maxime Gasteuil, Jeremy Demay et Urbain de Topito et en face l’équipe du « Morning Live » : Mickaël Youn, Vincent Desagnat et Benjamin Morgaine, ça envoie des skuds toute l’émission c’est génial. L’autre avantage c’est que c’est du digital, l’émission doit faire 26 minutes, mais s’il y a une émission qui doit faire 22/23 minutes pour qu’elle soit au top c’est pas grave et à contrario s’il y en a une qui doit faire 30 ou 32 pour qu’elle soit bien ce n’est pas contraignant non plus. C’est le gros avantage du digital.
Est-ce qu’il y a une exigence d’audience quand même ?
Fatalement si l’émission fait 2 vues… on ne commandera pas de saison 2 ! Mais c’est vrai qu’on n’a pas le couperet des chiffres de médiamétrie le lendemain matin. Cela dit il faut un engouement rapide, on ne va pas se dire au bout de 4 ans « bon ben l’émission commence a bien marcher » (rires), donc malgré tout il y a toujours ce truc des vues et de l’audience…

Revenons au spectacle, quel est le nouveau prix décerné ?
Alors c’est la sortie de l’Iphone 12, annoncé entre 800 et 1200 euros, et comme je l’explique dans la vidéo sortie aujourd’hui…ce n’est pas encore assez cher…
Et si vous aviez un prix à remettre à un humoriste qui vous a inspiré ?
Oh sans hésiter Patrick Balkany ! (rires) Il est tellement inspirant, ce côté humoriste… à gags, ce sont des gags, un humour un peu visuel, un peu peur de rien…
Plus sérieusement, il y a ceux que j’ai aimé, Desproges, Coluche dans cette génération-là, et puis après il y a eu la révélation avec la 1ère saison du Djamel Comedy Club, où on s’est dit « waow c’est possible d’être marrant, de faire de l’humour et passer à la tv sans être connu ». Parce ce qu’ils n’étaient pas connus à l’époque, Blanche Gardin, Fabrice Eboué et Thomas N’Gijol, ils démarraient à l’époque. Et ça nous a tous mis un coup de pied, à ma génération en se disant « c’est possible en fait »
Quels sont vos projets dans un avenir proche ?
Vu la situation actuelle, je pense ouvrir un camion à pizza…. (rires)
Non… Il y a le spectacle « Les nommés sont... » qui va continuer à se jouer à Paris et en France dans le mois qui arrive…. sauf si le couvre-feu démarre à 15h bien sûr…
La radio ça continue avec Nagui dans « La bande originale », on tourne la saison 4 de « Munch » à partir de janvier si tout va bien, le « Ring Comedy Club » sur France TV et j’ai co-écrit le dernier spectacle d’Arnaud Ducret…
Vous réalisez quand même pas mal de rêves de gosses, non ? Jouer avec Isabelle Nanty, animer le retour de Surprise sur Prise…
C’est une chance extraordinaire, et si on m’avait dit il y a 15 ans que j’allais faire tout ça je ne l’aurais pas cru.
J’ai encore une liste très, très longue de désirs, de souhaits, et en plus je ne suis pas spécialement quelqu’un qui regarde dans le rétro en se disant « c’était vachement bien… ». Il y a plein de choses à faire dans l’avenir. Je suis très heureux d’avoir fait tout ça, mais je regarde devant, c’est sû j’ai de la chance, je n’ai que 31 ans mais la route est encore très très longue…
Un dernier mot pour les Toulousains
Merci à tous ceux qui vont venir, désolé pour tous ceux qui ne viendront pas, vous ne savez ce que vous ratez ! Je suis ravi de venir à Toulouse, à La Comédie de Toulouse, Les Chevaliers du Fiel sont deux personnes que j’aime beaucoup.
Le spectacle, si vous l’avez vu ailleurs, aura beaucoup bougé entre temps et pour ceux qui ne se décident pas encore, venez ! Dans ces temps un peu relou on va passer 1h20 à rigoler de plein, plein de choses. Et tout le monde en reprendra un peu dans son sac à dos.

Merci beaucoup à Tom Villa
Interview réalisée par Karine
Tom Villa à La Comédie de Toulouse le samedi 07 novembre 2020 à 17H et 19H
Réservations Box Office
36 rue du Taur – 31000 Toulouse
05 34 31 10 00
Placement libre, à partir de 28 euros.