Après le succès de Monsieur Choufleuri, prix du public au festival d’Avignon Off 2016, DreamDust Production présente L’île de Tulipatan, sa nouvelle création musicale librement adaptée de l’opéra-bouffe en un acte de Jacques Offenbach.
Sur scène, cinq comédiens-chanteurs
Le prince Alexis : Laetitia Ayrès
Hermosa : Alexis Meriaux
Octogène Romboïdal : Hervé Roibin
Théodorine : Dorothée Thivet
Le duc Cacatois : Nicolas Bercet
Et deux musiciennes
Piano : Jeyran Ghiaee
Violoncelle : Maëlise Parisot
Le pitch → Sept artistes, un violoncelle, un piano, un colibri, un ananas, de l’huile de foie d’autruche et un pistolet à tromblon !
Sur l’île mystérieuse de Tulipatan, la jeune Hermosa, qui est en fait un garçon, tombe amoureuse du prince Alexis, qui est probablement une fille. C’est dans cette totale confusion des genres que se déroule une aventure musicale drôle et poétique sur la place des hommes et des femmes, la famille et le pouvoir.
La troupe de l’île de Tulipatan revient en Avignon avec ce petit bijou du répertoire de Jacques Offenbach !
L’opinion de La Luciole → L’île du Tulipatan ? Je ne connaissais ni le nom de cet opéra ni le répertoire d’Offenbach de manière générale.
C’est donc avec un regard totalement novice que j’ai accepté l’invitation de Jeyran Ghiaee à découvrir ce spectacle.
J’ai été absolument conquise par l’adaptation que propose la compagnie, tant par le talent de la troupe de chanteurs que par la magie que dégagent le violoncelle et le piano des deux musiciennes.
Créé en 1868, la pièce est plus que jamais au coeur de l’actualité. Le thème principal, le mélange des genres et l’acceptation de sa véritable identité est un sujet de société en 2019.
Homme ou femme, femme ou homme, comment s’accepter quand on se sent différent.
Ce duc qui souhaite par dessus tout un garçon pour prendre sa suite, a bien du mal a accepter ce fils si délicat et fleur bleue.
Octogène, ce père de famille qui rêve d’une fille gracieuse voudrait bien que celle-ci soit moins robuste et bagarreuse.
Ces deux pères, bien loin de se douter de la véritable identité de leur progéniture, sont aveuglés par des oeillères et des clichés bien résistants.
La mère de famille, porteuse d’un terrible secret, ne sait comment annoncer à sa fille et à son mari, la vérité.
Mêlant théâtre et chant d’opéra, l’histoire se déroule telle une pièce de boulevard, la mise en scène nous en donne l’illusion avec des entrées et sorties incessantes des comédiens.
Le duo formé par Laetitia Ayrès et Alexis Meriaux est excellent, tant la finesse de la voix de Laetitia et la folie communicative de Alexis emportent le public.
Le final, assez prévisible, nous offre une jolie leçon de morale et une ouverture d’esprit qui fait du bien. Homme ou femme, femme ou homme, chacun doit être libre d’être celui qu’il souhaite, libre d’aimer malgré la différence de sexe, libre de vivre tout simplement.
Véritablement l’un de mes coups de coeur de cet Avignon 2019, ce spectacle est à découvrir en famille, pour le plaisir du jeu des comédiens, du talent d’interprètes et de la magie dégagée par le violoncelle de Maëlise Parisot et le piano de Jeyran Ghiaee. Légèrement à l’écart du reste de la troupe, les deux musiciennes qui jouent en live apportent un dynamisme indispensable à la pièce.
L’ensemble fonctionne merveilleusement bien, et j’aurai aimé que cela dure bien plus longtemps.
Jusqu’au 28 juillet à 14H55
Théâtre des Corps Saints
http://theatre-corps-saints-avignon.com/
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